Lettre mensuelle de la Sécurité | n° 034 : mars 2017 |
Du bon usage des bases ULM
(Par Thierry COUDERC, Président de la Commission Sécurité des vols de la FFPLUM)
Plusieurs évènements récents, qui auraient pu avoir de fâcheuses conséquences, viennent mettre en évidence plusieurs types de dysfonctionnements relatifs aux procédures appliquées sur les terrains ULM.
L’analyse de ces événements, ainsi que les questionnements adressés par les adhérents laissent à penser qu’un nombre non négligeable de pratiquants tendent à considérer les bases ULM comme si elles offraient des garanties normatives identiques à celles des aérodromes, ou au contraire que leur usage n’est soumis à aucune contrainte. Or il faut toujours garder à l’esprit leurs principales particularités :
- Une piste ULM n’est jamais une infrastructure ouverte à la circulation aérienne publique. Sauf urgence motivée, leur accès n’est pas libre, mais soumis aux conditions librement définies par son exploitant, et souvent négociées avec les parties prenantes environnantes.
- Il n’existe pas de normes de balisage ni de surveillance technique à appliquer pour garantir l’état de ses pistes et le respect de ses accès.
- Contrairement à un aérodrome autour duquel des servitudes de voisinage peuvent être portées aux cadastres, une base ULM ne bénéficie pas de protection de ses abords. Par exemple aucun plan d’exposition au bruit ne peut être imposé à ses voisins. Elle peut être environnée de constructions et d’obstacles qui ne seraient en aucun cas tolérés aux abords d’un aérodrome, au moins pas sans restrictions ni conditions spécifiques publiées.
- Aucune fréquence radio ne peut être attribuée à la coordination de son activité, MEME PAS 123,5 ; 123,45 ni 123,55. Je vous renvoie à ce sujet la lettre de sécurité de février 2016 consultable ici :
http://www.ffplum.info/images/stories/DOCUMENTATION/ newsletters/2016/lettre_ securite_fevrier_2016.pdf - Les bases ULM ne peuvent pas bénéficier de la diffusion par NOTAM et Sup AIP de l’évolution des informations les concernant.
Serait-ce à dire que l’usage des bases ULM serait à réserver aux pilotes qui y sont basés ? Certes non, bien sûr. Mais cela illustre l’importance d’insister sur leurs particularités dans la formation des pilotes.
Avec BASULM, la fédération a mis en place un outil de référence pour informer les pratiquants. Mais il ne servira pas à grand-chose de les inciter à l’utiliser si les renseignements portés sur les fiches manquent de fiabilité. Or même si ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre elles, leur contenu est parfois trop succinct, erroné ou périmé, quand il n’est pas carrément fantaisiste.
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